Résumé
“Sire, pour devenir florissantes, les sciences ont besoin de liberté”. C’est
par ces mots que Constant Prévost (1787-1856), présentait au roi Louis-Philippe,
en août 1830, la Société Géologique de France qu’il venait de créer avec
quelques-uns de ses amis, dont Ami Boué (1794-1881) et Jules Desnoyers
(1800-1887).
Cette adresse est éloquente. Ses signataires lancent visiblement un défi à
quelque autorité scientifique, au lendemain des “journées glorieuses” (27-28-29
juillet 1830) de la Révolution. L’étude des articles et comptes rendus du
Bulletin de la Société géologique de France (le BSGF) nous permet de nous
documenter sur la manière dont les membres de la Société ont exercé la liberté
dont ils avaient fait la qualité fondamentale de leur association.
L’environnement intellectuel des années 1830 était porteur de préoccupations
scientifiques nouvelles, et ce sont elles dont nous pourrons étudier les
manifestations dans les réunions et les publications de la Société Géologique
de France, dans le cadre historique de 1830 à 1860. Comme l’on sait, cette
époque a connu de grands débats sur l’interprétation du passé de l’histoire de
la terre et de l’histoire de la vie. L’étude de cette trentaine d’années nous
suffira largement à connaître l’importance de ce mouvement d’idées, car les
interventions ont été nombreuses sur ces sujets.
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